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Gédéon Jean appelle le CPT à rectifier son « exclusion injustifiée » du CEP
Gédéon Jean, élu pour représenter le secteur des droits humains au Conseil électoral provisoire, écrit une lettre ouverte aux membres du Conseil présidentiel de transition (CPT) pour exprimer son indignation face à son exclusion du CEP. Le directeur exécutif du Centre d'analyse et de recherche en droits de l'homme (CARDH) en a profité pour rappeler les principes constitutionnels et démocratiques qui doivent guider un tel processus.
Dans sa lettre en date du mardi 15 octobre 2024, Gédéon Jean rappelle que son élection s’est tenue le 26 août 2024 à l’hôtel Marriott, sous le regard attentif des observateurs de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ). « Cette élection, diffusée en direct par plusieurs médias, a été organisée de manière publique, transparente et inclusive. Avec une participation de 86 organisations respectant les critères établis dans un « Guide pour le choix du représentant du secteur des droits humains ». Gédéon Jean rappelle avoir remporté une large victoire avec 81 voix contre 2 pour Freud Jean et 3 pour Jaccillon Barthelemy. Barthelemy, cadre du CEP, m’a d’ailleurs publiquement félicité et les organisateurs de l’élection, sans émettre de contestation », a-t-il rappelé.
Dans sa lettre, Gédéon Jean fait un plaidoyer en faveur du respect des droits des organisations de droits humains. Il rappelle que ces droits sont consacrés par l’article 289 de la Constitution haïtienne ainsi que par l’article 33.1 de l’Accord du 3 avril 2024, créant le CPT. Il insiste sur le fait que l’exclusion de son nom du CEP constitue non seulement une violation des droits de ces organisations, mais aussi un dangereux précédent pour la crédibilité des prochaines élections en Haïti.
Gédéon Jean souligne également que le processus électoral qui l’a désigné comme représentant a été organisé de manière impartiale, malgré le retrait volontaire de la Plateforme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH) à la veille de l’élection. Ce retrait, selon Jean, n’était motivé que par la reconnaissance que leur candidat n’avait aucune chance de remporter l’élection.
Dans un contexte où la situation politique en Haïti reste extrêmement fragile, Me Jean met en garde contre les risques d’ingérence dans le processus électoral. Il appelle le CPT à respecter scrupuleusement les droits des organisations de droits humains pour garantir que les élections à venir soient libres et démocratiques.
Gédéon Jean exhorte le CPT à rectifier sa décision et à réintégrer son nom dans la composition du CEP, soulignant que le respect des droits humains et des processus démocratiques est essentiel pour la crédibilité du futur Conseil électoral et pour l’avenir démocratique d’Haïti. Sa lettre se veut un rappel que la justice, l’équité et le bien collectif doivent guider les décisions du CPT, « car toute entorse à ces principes met en péril l’intégrité des institutions démocratiques du pays», selon lui.