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(RSV)
Mines : Haïti à la traîne face à l’essor dominicain

Alors que la République dominicaine développe un secteur minier dynamique et lucratif, Haïti peine encore à structurer une politique d’exploration et d’exploitation de ses ressources naturelles.


Alors que la République dominicaine développe un secteur minier dynamique et lucratif, Haïti peine encore à structurer une politique d’exploration et d’exploitation de ses ressources naturelles. La plus grande mine d’or en activité dans les Caraïbes se situe à Pueblo Viejo, en République dominicaine. Ce site, qui renferme environ 28 millions d’onces d’or, soit 700 tonnes, est principalement exploité par la compagnie canadienne Barrick Gold et constitue un pilier économique pour le pays voisin, selon Claude Prépetit, directeur du Bureau des mines et de l’énergie (BME), intervenant ce lundi 4 novembre sur Magik 9.

En comparaison, Haïti reste loin derrière dans le développement de son potentiel minier. M. Prépetit a souligné la nécessité de recherches et d’investissements pour identifier d’éventuels grands gisements, notamment dans le massif du Nord où quelques indices de petits gisements d’or ont été repérés. 

Des recherches doivent être menées pour la trouvaille de grands gisements du côté haïtien afin d'être au même niveau que la République dominicaine", a-t-il conseillé, indiquant que « les Dominicains accordent une large importance à leur secteur minier ».

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Des recherches effectuées côté dominicain entre 2002 et 2023 ont conduit à la découverte d’un gisement d’or de 700 tonnes dans la zone frontalière de Neita Restauración, proche de la frontière haïtienne, révèle Claude Prépetit. « La République dominicaine est sur le point d’adopter des dispositions pour entamer son exploitation, renforçant ainsi sa position de leader dans le secteur minier caribéen », selon lui.

En revanche, Haïti n’a délivré qu’un permis de prospection en 2013 pour des études superficielles, qui ont permis d’identifier des indices d’or et de cuivre dans la zone comprise entre La Miel et Mont-Organisé. Cependant, aucune recherche approfondie n’a été réalisée depuis lors pour estimer l’étendue de ces découvertes ou pour envisager une exploitation. « Depuis 2013, il n’y a pas de recherche dans le secteur minier en Haïti », a déploré Claude Prépetit, fustigeant l’inaction des autorités haïtiennes face à un potentiel minéral inexploité.

Le directeur du BME a rappelé qu’en 2019, des tentatives de recherche d’hydrocarbures ont été effectuées à Boucan-Carré. Depuis, aucun permis de recherche n’a été délivré pour de nouvelles explorations, aucun effort significatif n’a été entrepris pour dynamiser le secteur minier haïtien. En conséquence, Haïti reste en retrait par rapport à la République dominicaine, qui poursuit activement ses recherches et ses projets d’exploitation minière.

Par ailleurs, les Dominicains investissent dans l’exploration de terres rares, des minéraux précieux pour les technologies de pointe. Des fouilles ont été lancées à Pedernales, et les géologues dominicains estiment qu’il existe de fortes probabilités de trouver des terres rares, notamment du cérium, dans la région frontalière d’Anse-à-Pîtres, côté haïtien, informe le directeur du BME. « Ce potentiel inexploité représente une opportunité économique considérable pour Haïti, si le pays décide de développer une politique d’exploration minière », dit-il.

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