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(RSV)
Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique appelle à la patience face à l’insécurité croissante

Ce week-end, les habitants de Solino et Cité Doudoune à Croix-des-Bouquets ont vécu un véritable calvaire, après l’incursion de gangs dans ces quartiers. Les tirs nourris et la présence constante de criminels armés ont contraint de nombreuses familles à fuir, tandis que d’autres restaient cloîtrées chez elles, paralysées par la peur, dans l’attente d’un retour à la sécurité. Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique appelle à la patience de la population.

Les gangs, qui cherchent à étendre leur contrôle sur de nouvelles zones, ont intensifié leurs tentatives d’invasion. Solino, quartier réputé pour ses tensions depuis des années, est devenu l’épicentre de violentes attaques menées par ces groupes criminels. Malgré la présence renforcée d'unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH), appuyées par la Mission multinationale de soutien à la sécurité  (MMSS), les tirs nourris et les assauts continus ont contraint plusieurs familles à fuir précipitamment leurs maisons. D’autres, piégées par les violences, sont restées cloîtrées chez elles, paralysées par la peur d’une balle perdue ou de représailles.

Intervenant sur Magik 9 ce lundi 21 octobre, Me Carlos Hercule, ministre de la Justice et de la Sécurité publique, a appelé la population à la patience. Il a laissé entendre que les préparations stratégiques en cours prendront du temps avant de porter pleinement leurs fruits sur le terrain. 

« La solution n’est pas pour tout de suite, car le problème est immense, mais il y a des travaux qui sont effectués », a prévenu Carlos Hercule, tout en assurant que les efforts déployés par la PNH et la MMSS continuent.

A l’émission Panel Magik, Me Hercule a d'un autre côté dénoncé les critiques visant le gouvernement, particulièrement en ce qui concerne la lenteur des avancées en matière de sécurité.

« Il y a ceux qui pensent qu'en cinq mois le gouvernement de Conille pouvait éradiquer la violence des gangs. Ce sont ceux-là même qui ont débuté avec la violence et qui l'alimentent régulièrement », a tempêté Me Carlos Hercule sur les critiques concernant le peu d'avancées en matière de sécurité.

Des efforts sécuritaires entravés par des forces obscures

Le ministre de la Justice a évoqué des “forces obscures” qui, dit-il, il y a vingt ans, auraient armé des civils et des enfants, et qui continuent aujourd’hui de déstabiliser le pays. Selon lui, ces groupes sont à l’origine des récentes vagues de violences qui secouent Haïti, notamment à un moment où l’exécutif avance sur des dossiers sensibles comme la formation du Conseil électoral provisoire (CEP).

Selon le titulaire du MJSP, ce sont ces mêmes forces qui ne ratent jamais une occasion pour s’organiser en coalition afin de troubler l'ordre public.

"On a des renseignements", a martelé Me Hercule pour soutenir ses affirmations.

Sanctions internationales et renforcement des forces de sécurité

En parallèle, la communauté internationale continue de soutenir Haïti dans ses efforts pour rétablir l’ordre. Le 18 octobre 2024, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l’unanimité la résolution 2752, reconduisant pour un an les sanctions en vigueur dans le pays. Celles-ci incluent un embargo sur les armes, des interdictions de voyager, et le gel des avoirs visant des individus et entités menaçant la paix et la stabilité d’Haïti. Me Hercule a clarifié que cet embargo ne s’applique pas au gouvernement, mais à toutes les autres entités non gouvernementales, qui doivent obtenir l’autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU pour tout achat d’armes.

Le ministre de la Justice a par ailleurs confirmé une augmentation significative des allocations budgétaires pour l’exercice 2024-2025, destinées à renforcer les capacités des forces de sécurité haïtiennes. « Des commandes d’équipements sont actuellement en attente, visant à améliorer la lutte contre le grand banditisme qui gangrène le pays », a garanti le ministre de la Justice et de la Sécurité publique.

Le rôle de la justice dans la lutte contre l’impunité

Me Hercule s’est également exprimé sur les récentes polémiques autour du rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) concernant trois conseillers présidentiels, un dossier qui a été transmis au cabinet d’instruction par le parquet de Port-au-Prince. Le ministre a rappelé que bien que le commissaire du gouvernement représente l’exécutif, il agit en tant que magistrat dans l’appréciation des dossiers judiciaires, indépendamment des directives de son ministère.

Me Carlos Hercule a réitéré la détermination du gouvernement haïtien à poursuivre sa lutte contre les forces criminelles, tout en appelant la population à maintenir sa confiance en la justice et dans les forces de sécurité pour un retour progressif à la stabilité.


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