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(RSV)
Le CPT et le gouvernement commémorent les 218 ans de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines

Commémoration, le jeudi 17 octobre, des 218 ans de la mort de Jean-Jacques Dessalines, l'un des pères fondateurs de la patrie. En lieu et place de Pont-Rouge, c'est au Champ de Mars, au Musée du panthéon national haïtien (MUPANAH) et à la Villa d'accueil que s'est tenue cette commémoration qui s'est déroulée en deux parties.


La première partie de l'hommage en mémoire des 218 ans de l'assassinat de Jean-Jacques Dessalines, constituée en une offrande florale, s'est déroulée au MUPANAH. C'est sous haute sécurité et sous des détonations d'armes automatiques que sept des neuf conseillers présidentiels, Louis Gérald Gilles et Laurent Saint-Cyr ayant été absents, ont procédé à l'offrande florale. Une cérémonie marquée par sa brièveté et par la première apparition publique d'Edgard Leblanc Fils depuis son départ de la coordination du Conseil présidentiel de transition (CPT).

Si le chef du gouvernement Garry Conille ni aucun des ministres n'ont pas pris part à la première partie de la commémoration, ils ont tous et toutes été présents à la seconde partie, tenue à la Villa d'accueil, dont la ministre des Affaires étrangères, également ministre des Haïtiens vivant à l'étranger, Dominique Dupuy.

Leslie Voltaire, président du CPT, a rendu hommage à l’empereur Jacques 1er, un ʺhéros nationalʺ et un ʺhéros de cœurʺ, un ʺillustre ancêtreʺ, qui, a-t-il dit, « a transplanté la révolution haïtienne en Amérique, qui a détruit le mythe de la suprématie blanche et a réalisé la révolution anticolonialiste et anti-esclavagiste. 218 ans après son assassinat, le peuple réclame toujours justice pour ʺnotre père fondateurʺ. « Être dessalinien signifie simplement qu’il n’y a qu’une seule vertu : la justice ; qu’un seul devoir : le bonheur collectif dans la dignité », a déclaré M. Voltaire, invitant le public à observer une minute de silence en mémoire de Jean-Jacques Dessalines, saluant ses rêves, sa vision et ses combats et luttes pour la liberté et l’indépendance du pays.

« On a certes assassiné l'empereur Jean-Jacques Dessalines, mais pas ses idées. Tous les enfants du pays doivent grandir dans la dignité et la fierté, avec le rêve dessalinien en tête […] », a lancé le président du CPT, pointant du doigt cet assassinat remontant à 1806 comme la source de toutes les crises du pays.

Cette commémoration a été également l’occasion d’un appel à l’unité nationale. « Aujourd’hui, nous pleurons l’assassinat de Dessalines mais nous célébrons également sa vie, ses luttes et les idées qu’il a défendues. Je rappelle toutes ces choses pour encourager les fils et les filles d’Haïti à s’unir pour défendre les idéaux de nos ancêtres. Leurs idéaux ? La liberté pour tous ; le développement et la souveraineté de ce pays et que les Haïtiens du monde entier soient fiers », a appelé M. Voltaire.

« La poursuite de ce combat suppose la cessation de tout comportement pouvant mettre en péril l’unité nationale, de toutes pratiques qui peuvent porter atteinte aux institutions du pays », a soutenu Leslie Voltaire, ajoutant : « Il faut que cessent les enlèvements, la corruption et les discordes. Les défis sont nombreux, aucun des responsables ne devrait ménager ses efforts, jusqu’à répondre aux attentes de la population ».

Dans son allocution, M. Voltaire a dénoncé l’individualisme qui tend « à prendre le pas sur les intérêts du peuple ». « C’est vraiment contraire au grand projet de la nation haïtienne, formulé par Dessalines, le grand, et nos héros nationaux, et longtemps rêvé par des générations d’Haïtiens », a argué Leslie Voltaire, appelant à un ʺsursaut patriotiqueʺ pour atteindre « la dimension de dignité et de responsabilité de notre histoire », et condamnant « les luttes fratricides, le désordre qu’on cherche à construire et à installer dans les différents coins du pays, les discours haineux formulés souvent à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ».

Leslie Voltaire a invité les responsables au niveau de l’État à travailler pour faire de la transition une voie sûre pour atteindre les objectifs cités. « Au-delà de nos différences, de nos contradictions, de nos sentiments d’impuissance, nous avons l’obligation de mettre fin à cette crise, qui ne fait qu’éparpiller nos forces et enfoncer encore plus le pays dans la misère la plus abjecte et l’insécurité la plus révoltante », a-t-il prononcé, soulignant que c’est l’effort qu’il faut faire pour honorer la mémoire de l’empereur.

Outre le discours de M. Voltaire, la cérémonie de commémoration de l’assassinat de Dessalines a été marquée par les performances déclamatives et musicales respectivement de Patrice Salomon et de Renette Désir.


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