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Nord-Est : La criminalité à Port-au-Prince affecte le secteur commercial
L'augmentation des actes de violence par le regroupement criminel Viv Ansanm dans la capitale haïtienne depuis l'éviction, la semaine dernière, de l'ancien Premier ministre Garry Conille, affecte grandement les activités dans le département du Nord-Est.
L'augmentation des actes de violence par le regroupement criminel Viv Ansanm dans la capitale haïtienne depuis l'éviction, la semaine dernière, de l'ancien Premier ministre Garry Conille, affecte grandement les activités dans le département du Nord-Est. Les secteurs commerciaux et de transport font partie des sphères de la vie sociale touchées par la recrudescence des actions des criminels, a constaté Le Nouvelliste le jeudi 14 novembre 2024.
Les actes de violence qui s'intensifient dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince empêchent notamment la région nordésienne de s'approvisionner en carburant. Cette situation a des conséquences directes sur les activités commerciales et de transport en particulier. Peu de temps après la recrudescence des actes de violence des gangs armés, certaines stations-service de la région ont dû fermer leurs portes. Entre-temps, sur le marché informel, le prix de l'essence grimpe considérablement. En effet, la gazoline, qui se vendait auparavant à 600 gourdes à la pompe, est passée à 1 250, voire 1 500 gourdes, tandis que le diesel, initialement vendu à 700 gourdes, se vend maintenant entre 900 et 1 000 gourdes. Quant au propane, il se vend désormais entre 400 et 450 gourdes, alors que son prix initial était de 330 gourdes.
Cette rareté forcée de carburant dans le Nord-Est a également des répercussions directes sur le transport en commun. Les propriétaires de camions ont dû augmenter le prix de la course, rendant les déplacements interdépartementaux encore plus difficiles pour la population. Ce jeudi, de nombreux écoliers et universitaires, ainsi que des employés du secteur public et privé, erraient dans les rues en attente de véhicules de transport. Plusieurs citoyens ont même dû parcourir de longues distances à pied pour se rendre au travail.
Certains habitants du Nord-Est critiquent l'attitude des propriétaires de certaines stations-service qui, selon eux, profitent de la situation pour créer le marché noir.
"Le comportement de certains propriétaires de stations-service est inacceptable et insupportable. Après seulement quelques jours d'intensification des actes de banditisme, ils ont rapidement augmenté les prix. C'est regrettable. C'est la preuve que nous sommes encore loin du changement dont nous rêvons depuis des décennies", a déclaré un chauffeur de tap-tap.
Dans la même veine, ledit chauffeur a dénoncé l'inaction des autorités départementales qui n'ont pris aucune mesure pour redresser la situation. Frustré par l'attitude des dirigeants, il a exprimé sa préoccupation et dit entrevoir déjà des jours sombres à venir, particulièrement pour le département du Nord-Est.
En plus de la pénurie de carburant qui affecte presque tous les secteurs de la vie sociale dans le Nord-Est, il y a également la question de la vulnérabilité des villes en cette période pluvieuse. Ouanaminthe, Trou-du-Nord, Fort-Liberté, Terrier Rouge et Ferrier sont des zones exposées aux inondations, en raison d’un environnement qui attend toujours une meilleure prise en charge des autorités.